dimanche 28 octobre 2012
" Pourquoi si dur ? - dit un jour au diamant le charbon de cuisine ; ne sommes-nous pas intimement parents ? Pourquoi si mous ?
O mes frères, ainsi vous demandé je, moi : n’êtes-vous donc pas - mes frères ? Pourquoi si mous, si fléchissants, si mollissants ?
Pourquoi y a t-il tant de reniement, tant d'abnégation dans votre cœur ? si peu de destinée, dans votre regard ?
Et si vous ne voulez pas être des destinées, des inexorables : comment pourriez vous un jour vaincre avec moi ?
Et si votre dureté ne veut pas étinceler, et trancher, et inciser : comment pourriez vous un jour créer avec moi ?
Car les créateurs sont durs.
Et cela doit vous sembler béatitude d'empreindre votre main en des siècles comme en la cire molle, -béatitude d'écrire sur la volonté des millénaires, comme sur de l'airain, - plus dur que de l'airain.
Le plus dur est seul le plus noble.
O mes frères, je place au dessus de vous cette table nouvelle : DEVENEZ DURS !"
Ainsi parlait Zarathoustra,III
Des vieilles et des nouvelles tables, 29.
mercredi 24 octobre 2012
"L'avocat est-il devenu le maître absolu ?"
« Je me suis dis madame que vous auriez quelques problèmes de définitions... parce que de dire avocat veut dire tant de choses, il y a mille manières d'être avocat dont plusieurs subalternes ; et la question est de savoir de quel avocat vous nous parlez, de celui qui a un idéal originel ou de celui qui a glissé vers la condition de commerçant ordinaire...
Ensuite sur le problème du pouvoir je
me suis dis que vous alliez avoir un deuxième problème de
définition parce qu'on parle de pouvoir ou d'autorité, or ce qu'il
faut fait la distinction que les anciens faisait déjà entre
l’Imperium et l'Autoritas, un juge a du pouvoir, un avocat a de
l'autorité, le pouvoir tient à la fonction, l'autorité à
la densité de l'être, j'ajoute monsieur le juge qu'il y a des
situations de coïncidence, il y a des lieux géométriques
parfois...
Mais je crois que c'est une distinction importante car l'avocat n'exerce aucun pouvoir, il n'a jamais que le pouvoir de son talent, de sa culture, de son verbe... tandis que voyez-vous, un magistrat - j'aime infiniment les magistrats, par nécessité et aussi un peu par goût - un magistrat qu'il soit compétent ou indigent a toujours le même pouvoir qu'il soit paresseux, ou de haute futaie, a toujours le même pouvoir, celui d’arrêter, celui de dire la Justice.
Mais je crois que c'est une distinction importante car l'avocat n'exerce aucun pouvoir, il n'a jamais que le pouvoir de son talent, de sa culture, de son verbe... tandis que voyez-vous, un magistrat - j'aime infiniment les magistrats, par nécessité et aussi un peu par goût - un magistrat qu'il soit compétent ou indigent a toujours le même pouvoir qu'il soit paresseux, ou de haute futaie, a toujours le même pouvoir, celui d’arrêter, celui de dire la Justice.
Un avocat, il n'a le pouvoir, que celui
d'abord qu'on lui reconnaît et donc ses fonctions de ce que les
anciens appelait l'ethos, c'est à dire sa densité.
Un magistrat peut être tout à fait
transparent, et ils le sont rarement, un avocat ne peut pas l'être,
il meurt. »
Transcription de la tirade d'ouverture d'une émission, par Maitre Marc Bonnant
Lien vidéo, intervention vers la cinquième minute
http://www.youtube.com/watch?v=7E7ja4BdSbI&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=7E7ja4BdSbI&feature=related
mercredi 10 octobre 2012
"L'aide pour le développement a échoué parce que les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire. Croyant en l'Homme "citoyen du monde" interchangeable, les universalistes veulent pouvoir appliquer partout les mêmes lois et les mêmes règles, tout n'étant selon eux qu'une question d'éducation."
Bernard Lugan, in
"Décolonisez l'Afrique !" p.34
Editions Ellipses, 2011
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